dimanche 21 août 2011
Katherine S. DREIER. Abstract Portrait of Marcel Duchamp, 1918, huile sur toile, New York, 45.7 X 81.3, Museum of Modern Art
http://beinecke.library.yale.edu/digitallibrary/dreier.html
SUZANNE DUCHAMP
Suzanne Duchamp was born in 1889 and her studies began at the Ecole des Beaux-Arts
in her native Rouen at the age of 16. Her early works reflected Impressionism and Cubism. After a short marriage at the age of 21 she moved to Paris to expand her career as an artist.
Suzanne Duchamp had her first major exhibition at the Salon des Independants in Paris at the age of 22. At that time her brothers had achieved some prominence which facilitated her acceptance in the art world. For female painters at that time, this was a difficult career to embark on.
With the outbreak of the first world war, she served as a nurse and it was in 1916 that she produced her Dadaist works. Multiplication Broken and Restored was completed in 1919 and in that same year Suzanne Duchamp married fellow artist Jean Crotti.
In 1967 an exhibition called Les Duchamps featured Jacques Villon, Raymond Duchamp, Marcel Duchamp and Suzanne Duchamp. She died on September 11, 1963.
samedi 20 août 2011
La Mariée en 3D (Créalyse infographie, - 1992)
Préfigurant une sorte de menu contextuel encore inimaginé et ouvrant dans le réel une brèche creusée par l'acidité du langage poétique et pictural (aphorismes et ready-made) envisagés comme pratique de vie autant que par son comportement individuel en société (on connaît son admiration pour l'auteur de Walden), son oeuvre tant picturale que poétique (mais jamais littéraire) demeure en ce début de 21ème. siècle un des camouflets les plus retentissants - mais discret - porté à l'establishment et à l'ordonnancement du monde.
http://www.crealyse.com/recherche/dossiers/124-la-mariee-de-duchamp-en-3d-1992.html
Marcel DUCHAMP. Quelques lettres
[...]
Affectueusement
Marcel
Pour moi il y a autre chose que oui, non et indifférent - C'est par exemple l'absence d'investigations de ce genre.
[...]
***
- Autant que je me rappelle ce que j'ai écrit dans la lettre parue dans Medium, je refuse de penser aux clichés philosophiques remis à neuf par chaque génération depuis Adam et Eve, dans tous les coins de la planète -. Je refuse d'y penser et d'en parler parce que je ne crois pas au langage. Le langage, au lieu d'exprimer des phénomènes subconscients, en réalité crée la pensée par et après les mots (je me déclare "nominaliste" très volontiers, au moins dans cette forme simplifiée).
Toutes ces balivernes, existence de Dieu, athéisme, déterminisme, libre arbitre, société, mort, etc., sont les pièces d'un jeu d'échecs appelé langage et ne sont amusantes que si on ne se préoccupe pas de "gagner ou de perdre cette partie d'échecs" -.
En bon "nominaliste" je propose le mot Patatautologie qui, après répétition fréquente, créera le concept de ce que j'essaie d'exprimer par ce moyen exécrable : le sujet, le verbe, le complément... etc.
Marcel DUCHAMP. Lettres sur l'art et ses alentours. 1916-1956, Paris, L'Échoppe, 2006, 35-38, 47-49, et 52-53
jeudi 18 août 2011
mercredi 17 août 2011
JEAN CROTTI (I)
1887 Installation de la famille à Fribourg, d'où Jean Crotti s'évade vers Paris, en 1901, grâce à l'aide financière que son frère lui accorde pendant plusieurs années. Il ne quittera jamais Paris, sauf pour de brefs séjours dans le Midi de la France et à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. Avant 1900 il dessine beaucoup en cachette et peint de petites pochades, dont il ne reste rien.
1898 Après avoir suivi les cours du Collège de Fribourg, Jean Crotti, ayant réalisé quelques économies, se fait inscrire pour le semestre d'hiver à l'École des Arts Décoratifs de Munich. Mais l'enseignement prodigué dans cette académie le déçoit.
1901 Jean Crotti, arrivé à Paris, entre à l'Académie Jullian, où professent Tony Robert Fleury et Jules Lefebvre, alors à l'apogée de leur carrière. Il est profondément malheureux de ne pas trouver dans ce milieu les éléments qu'il cherche. Il a pourtant la chance d'assister aux mardis du peintre Chialiva. Il y rencontre Degas, Zandomenghi, Rouart et d'autres, mais n'ose pas exprimer ses propres idées devant des artistes aussi célèbres.
1902 Jean Crotti quitte l'Académie Jullian, pour un petit atelier rue Fontaine, près de la place Blanche et commence à peindre et à dessiner pour lui-même, sans rien montrer. C'est l'époque des méditations et des recherches dont l'objet est de découvrir le secret de l'art. L'Impressionnisme pèse alors lourdement sur les épaules des jeunes. Mais l'agitation est dans l'air. Plusieurs courants se manifestent.
1907 Crotti envoie aux Indépendants une toile qu'il détruit après le Salon. Il est inquiet. Il réfléchit et approfondit son métier .
1908 Crotti est reçu au Salon d'Automne. Il est élu sociétaire l'année suivante. Un inconnu achète pour 150 francs la toile qu'il a exposée.
1910-1911-1912 Les tableaux de cette époque portent l'empreinte du Cubisme, mais ne sont jamais théoriques. Crotti se flatte de garder intacte son indépendance.
1914 Crotti part pour les États-Unis, invité par son frère. Il s'installe pour plusieurs mois à New- York, où il fait la connaissance de Marcel Duchamp. Cette rencontre joue un rôle important dans son évolution.
1915 Ayant adhéré au mouvement Dadaïste, Jean Crotti réalise le Portrait sur Mesure de Marcel Duchamp et le Clown. Mais le Dadaïsme [sic] n'est qu'un épisode dans son œuvre. Le côté destructif et négatif de Dada ne peut le satisfaire longtemps. La Galerie Montross de New York organise une exposition de quatre peintres français que les journaux appellent les quatre Mousquetaires : Crotti, Duchamp, Gleizes et Metzinger. Crotti présente douze tableaux qui datent de 1913 et de 1914.
1916 Retour de Jean Crotti à Paris, où il renoue les relations avec ses camarades des milieux d'avant-garde.
1921 Hébertot qui est un animateur de l'art contemporain offre à Crotti et à sa femme, Suzanne Duchamp, la Galerie du Théâtre des Champs-Élysées, dite Galerie Montaigne pour y faire une exposition de leurs œuvres Dada. Ces œuvres représentent pour les deux artistes le passé, mais le public ne les connaît pas.
1925 Crotti s'isole de plus en plus de ses camarades, dont le succès commence à s'affirmer et qui deviennent les esclaves de leurs formules. Il estime en effet que se recopier soi-même c'est nier cette création continue qui est l'essence de l'œuvre d'art.
1925 [1926 ?] Sur la demande d'un industriel allemand, Crotti fait une exposition à Berlin à la Malik Galerie. Après l'exposition, le promoteur de celle-ci, d'accord avec l'artiste, conserve les tableaux en Allemagne en vue d'autres manifestations. Le temps passe. La guerre arrive. En 1953, les tableaux cachés dans le sous-sol d'un immeuble berlinois, écrasé par les bombardements, sont retrouvés et restitués à l'artiste,
1927 Crotti devient français par naturalisation.
1937 La Baigneuse, œuvre capitale datée de 1927, figure au Petit-Palais dans le cadre de l'exposition des Maîtres de l'Art Indépendant, dont le promoteur est Raymond Escholier. Crotti se voit décerner un diplôme d'honneur pour sa décoration murale au Palais des Chemins de fer à l'Exposition des Arts et Techniques et une médaille d'or pour ses projections des formes et couleurs au Pavillon de l'Électricité.
1938-1950 L'art de Jean Crotti est en constante évolution. Les expressions de l'Invisible sont presque toujours apparentes, même dans ses toiles les plus abstraites.
1954-1959 Exposition au Musée Caccia à Lugano (Suisse) et exposition au Musée d'Art et d'Histoire de Fribourg (Suisse) en 1955.
Épanouissement des tendances cosmiques dans Vie et Mort, Le Créateur, La Création, etc. ; tableaux exposés en 1956 à la Galerie de Berri à Paris.
Exposition au Musée Grimaldi à Antibes, en 1957.
Exposition rétrospective au Musée Galliera à Paris, en 1959.
http://dadaparis.blogspot.com/2008/03/la-postrit-est-une-belle-salope.html
***
C'est à Bulle, bourgade de Suisse francophone du canton de Fribourg, d'une dizaine de milliers d'habitants, qu'est né Jean Joseph Crotti en 1878. Il était le plus jeune de trois enfants. Il avait un frère de cinq ans son aîné, André, appelé à devenir un chirurgien réputé, spécialiste de la glande thyroïde, et qui émigra aux États-Unis à la veille de la Première Guerre mondiale, dans l'Ohio. Il avait aussi, plus âgée que lui de seulement deux ans, une sœur, dont la mort, à seize ans, l'a profondément marqué.
Ses parents, originaires du Tessin, déménagent en 1887 pour Fribourg, où son père, peintre en bâtiment, ouvre sa propre entreprise. Contrairement aux espoirs de celui-ci, qui le voyait prendre sa succession, il décide, en 1898, de s'inscrire à l'école des Arts décoratifs de Munich, mais l'enseignement le déçoit. En 1901, après avoir brièvement travaillé auprès d'un décorateur de théâtre, il part pour Paris, étudier à l'Académie Julian, dont il suit les cours pendant un an.
Prenant un atelier près de la place Blanche, il s'engage dans une carrière artistique, aidé financièrement par son frère. En 1907, il envoie une toile au Salon des Indépendants. Insatisfait, il la détruit aussitôt après. En 1908, il expose au Salon d'automne. Il est influencé par les tendances picturales de l'époque, notamment par le pointillisme de Georges Seurat, puis le fauvisme, et enfin, plus durablement, par le cubisme. De 1909 à 1912, il peint des paysages où se superposent des cubes, des pyramides, des formes géométriques.
En 1914, l'atmosphère de la guerre lui étant difficilement supportable, il répond favorablement à une invitation de son frère à se rendre chez lui, aux États-Unis. Il quitte la France avec Yvonne Chastel, la jeune femme qu'il a récemment épousée. Au bout de quelques semaines, le couple s'installe à New York. Il y entre en relation avec les collectionneurs Walter et Louise Arensberg, qui organisent des soirées auxquelles sont invités les artistes d'avant-garde.
Se liant avec Francis Picabia et partageant un atelier avec Marcel Duchamp, Crotti – se transformant en dadaïste – connaît ce qu'il a appelé un second enfantement : « 1915 Naissance de Jean Crotti 2 par autoprocréation et self-accouchement et sans cordon ombilical », écrit-il en 1921 à l'intention du dossier Dadaglobe projeté par Tristan Tzara et resté inédit jusqu'en 1966.
En 1916, il expose à la galerie Montross de New York, en compagnie de Duchamp, Albert Gleizes et Jean Metzinger. Sa participation consiste en douze œuvres, dont trois constructions mêlant verre peint, métal et rebuts. L'une d'elles, de 1915, et qui a disparu, représentait un Portrait sur mesure de Marcel Duchamp.
En septembre 1916, le couple rentre à Paris. Crotti rencontre Suzanne Duchamp, sœur de Marcel, et il en tombe amoureux. Il l'épouse en avril 1919. Tous deux dadaïstes, ils exposent à Paris au premier Salon des Indépendants de l'après-guerre, en 1920, avec Picabia et Georges Ribemont-Dessaignes. Crotti participe ensuite à l'exposition Dada que met sur pied Tristan Tzara à la galerie Montaigne, en juin 1921. Il écrit, dessine, imprime des poèmes ou des tracts dadaïstes.
Mais sa collaboration au dadaïsme lui pose rapidement des problèmes intellectuels. Il rompt avec Tzara. Exposant au Salon d'automne de 1921 Mystère acatène, « premier essai de plastique TABU », il prétend enrichir dada d'une sorte de mysticisme. Dans un manifeste qu'il publie en octobre 1921, Tabu dada, il indique l'orientation de cette métamorphose : « Tabu est une Pensée nouvelle, une Expression nouvelle, une Religion nouvelle. [...] Nous voulons exprimer le Mystère, ce qui ne se peut voir, ce qui ne se peut toucher. »
À travers un ésotérisme illustrant toute une cosmogonie qui reste insaisissable « à la foule », il élabore des tableaux, dessins et sculptures métalliques dont les combinaisons de lignes, courbes et autres signes sibyllins sont censés traduire le dynamisme secret du monde. Mais il ne s'agit là que d'une phase de transition au-delà du dadaïsme. En 1922, il revient plus ou moins au cubisme, réalisant des portraits par plans dissociés de couleurs agressives. À partir de 1924, il évolue vers des compositions abstraites.
Dans les années 1930, il invente une technique du vitrail sans monture de plomb, la technique du « gemmail », terme créé par l'association des mots « gemme » et « émail ». En 1938, il dépose le brevet de ce procédé, fortement exploité ultérieurement pour exécuter des compositions décoratives à partir de grains de verre.
Mort à Paris le 30 janvier 1958, le même jour que son frère André, Jean Crotti n'a cessé de travailler jusque-là en explorateur inlassable de formes répondant à une nécessité intérieure, animées de rythmes et de tourbillons, propres à satisfaire son attirance pour une irruption du merveilleux dans l'ordre du cosmos. En dehors de ce qui constitue sa période dadaïste, il est difficilement classable. Il a su assimiler en toute liberté, avec virtuosité, toutes les possibilités offertes en peinture par le « modernisme ». Pour le cinquantenaire de sa disparition, le musée de Fribourg lui a consacré, de juin à septembre 2008, la première rétrospective portant sur l'ensemble de son œuvre.
Lionel RICHARD , « CROTTI, Jean», Encyclopaedia Universalis
***
In 1915, seeking a place to live and work away from the disheartening situation in Paris caused by World War I, Crotti and his wife Yvonne Chastel traveled to the United States, first visiting Crotti's brother in Ohio and then settling in New York. There, Crotti frequented the evening gatherings of artists and intellectuals at the apartment of Walter and Louise Arensberg, collectors of modern art and the center of New York's avant-garde. He became friends with Francis Picabia and shared a studio throughout fall/winter 1915-1916 with Marcel Duchamp, who was then beginning to work on The Large Glass. Crotti later described his aesthetic and personal transformation in New York as a moment of dadaist asexual reproduction, triumphantly declaring: "1915 Birth of Jean Crotti 2 by auto-procreation and self-delivery and without umbilical cord."
Jean Crotti's spiritual beginnings deeply affected his development as an artist. Born in 1878 in Bulle, near Fribourg in the western, French-speaking section of Switzerland, his early arts education was in Germany and France. Crotti struggled with questions of a religious and spiritual nature while at the School of Decorative Arts in Munich and the Académie Julian in Paris. As an artist, he wrote, “seems to be an instrument of God charged with transmitting messages to men....art must be therefore a kind of magic, bringing signs and messages to man...” He left school in 1902 in order to detach himself and become independent as an artist.
His earliest paintings (1900-1908) are quite domestic scenes reminiscent of Bonnard and Vuillard. His work begins to show the influence of Orphism and Cubism in 1911.
To escape from wartime Paris, Crotti and his wife Yvonne moved to New York city. An article in the New York Tribune (Oct. 24, 1915), “French Artists Spur on American Art,” interviewed a number of artists including Marcel Duchamp, Francis Picabia, Albert and Juliette Gleizes, and Jean Crotti, all refugees from the war who looked to America as a place where they could live and develop their art.
In New York, Crotti established close friendships with Marcel Duchamp and Francis Picabia. He shared a studio with Duchamp. In 1915 there was a radical change in his work, no doubt the effect of his close working relationship with these artists. He called this moment his, “second birth by auto-procreation and self-delivery without umbilical cord.” The shift in Crotti's style was represented in the 1916 group exhibition (with Duchamp, Gleizes, and Metzinger) at the Montross Gallery. Crotti exhibited Orphist-like paintings, several of which had religious titles. Also included was his Portrait of Marcel Duchamp and his much discussed Les Forces Mécaniques de l'amour Mouvement using found objects. The latter is considered one of the earliest examples of Dada's pioneers, was making art out of Inconsequential materials. The first contact between the artists in Zurich and those in New York was a letter sent in September 1916, announcing the activities in Zurich at the Cabaret Voltaire.
Crotti returned to Paris in the fall of 1916 leaving his wife Yvonne in New York. By 1917 his marriage had dissolved and two years later in Paris he married Suzanne Duchamp. Her brother, Marcel Duchamp, who was in Buenos Aires at that time, sent instructions for a “ready-made” wedding gift.
The artists associated with the Dada movement were not active in Paris during the war. The French avant-garde kept abreast of Dada activities in Zurich due to the efforts of Tristan Tzara, who communicated by exchanging letters, poems, and magazineswith Guillaume Appolinaire, Max Jacob, André Breton, and other French writers, critics and artists. The first introduction of Dada to the Parisian public was at the Salon des Indépendants in 1921. Crotti exhibited works associated with Dada together with a work entitled, Explacatif bearing the word “Tabu.” In February 1921, Crotti tells of a mystical experience which was partially responsible for his latest transformation in his work. The new direction which he called “Tabu,” was presented in religious terms, its key concepts being mystery and infinity...“to express the mystery; that which cannot be seen; that which cannot be touched.” A fine example of this tabu period, Mysteere Acaténe, was shown at the Los Angeles County Museum of Art in 1986, at the much acclaimed exhibition, “The Spiritual in Art: Abstract Painting 1890-1985.” Crotti's Attentive Aux Voix Intérieures is not without this influence. The title (Listening to Interior Voices) as well as the compos tion have spiritual overtones relating it to the essence of Tabu. Intersecting angular planes are directed to the heart and at once extend upward connecting the subject (probably Suzanne Duchamp) with the infinite.
Crotti's works were exhibited at the Salon d'Automne and the Salon des Indépendants from 1907-1923. He was also included in the “Exposition International” at L'Art d'Aujourd'hui, Paris 1925, and the “International Exhibiton of Modern Art” at the Brooklyn Museum, organized by the Sociéte Anonyme (1926-1927). A number of his solo exhibitions since the 1920's include: Galerie de France, Paris, 1942; Museo Caccia, Lugano, 1955; Cordier and Ekstrom Gallery, New York, 1970; Kunstmuseum Winterthur, 1972; Gimpel Fils Gallery, London 1974 and Hanover, 1974.
http://www.papillongallery.com/sold/jean_crotti.html
dimanche 14 août 2011
samedi 13 août 2011
ANDRÉ BRETON. « Géographie DADA »
Le cubisme fut une école de peinture, le futurisme un mouvement politique: DADA est un état d'esprit. Opposer l'un à l'autre révèle l'ignorance ou la mauvaise foi.
La libre-pensée en matière religieuse ne ressemble pas à une église. DADA, c'est la libre-pensée artistique.
Tant qu'on fera réciter des prières dans les écoles sous forme d'explication de textes et de promenades dans les musées, nous crierons au despotisme et chercherons à troubler le cérémonie.
DADA ne se donne à rien, ni à l'amour, ni au travail. Il est inadmissible qu'un homme laisse une trace de son passage sur la terre.
DADA, ne reconnaissant que l'instinct, condamne à priori l'explication. Selon lui, nous ne devons garder aucun contrôle sur nous-mêmes. Il ne peut plus être question de ces dogmes : la morale et le goût.
André Breton. « Géographie Dada », texte prononcé au Salon des Independants, Grand-Palais des Champs Elysées, le 5 février 1920, publié dans Littérature, numéro 13 (Mai 1920) 17-18
VERA BROIDO
Russian born writer and a chronicler of the Russian Revolution. Her mother, Eva Lvovna Broido (nee Gordon, 1876-1941), a prominent Menshevik, was sentenced to exile in Siberia Siberia for taking a stand against the war and the Bolsheviks. The rest of the family moved to Germany. During her time in Berlin in the 1920s Vera met avant garde artist and Dadaist turned society photographer Raoul Hausmann and became his lover and muse, living in a Ménage à trois with him and his wife Hedwig in the fashionable Charlottenberg district of Berlin between 1928 and 1934. In 1941 Vera married British historian Norman Cohn and moved to Britain.
vendredi 12 août 2011
HEDWIG MANKIEWITZ-HAUSMANN
Raoul HAUSMANN, Portrait photographique de Hedwig Mankiewitz, février 1931,
épreuve argentique, 13.4 X 11.1
From painting Hausmann progressed to assemblage and collage. ‘Sound’ and ‘billboard poems’ were his unique invention, collages incorporating text that integrated visual and auditory cognition. His photographic concerns preceded his photographic practice, outlining new demands on photography in theoretical writings. It was not until the late 1920s that Hausmann began using a camera, although he had already begun experimenting with the photographic image - alongside Hannah Höch (his then lover) and Baader, Hausmann is credited with pioneering the photomontage technique in 1918.
The black and white portrait of his second wife artist Hedwig Mankiewitz-Hausmann, taken in 1931, is an excellent example of Hausmann’s straight photography. This approach ran concurrent to his photomontage during the 1930s with Hausmann often incorporating his straight images into montage works. The concentrated observation, tight cropping and detail of Hedwig’s portrait gives visual expression to Hausmann’s beliefs, outlined in his ‘Form dialectics of photography’, that a face is ‘the most individualised form of expression…most eloquently expressed in the eye, nose, mouth and ear’, that ‘a portrait just for the portrait’s sake in the usual sense is not a photographic-optical exercise’, that its placement in ‘the space of the photo is of decisive significance’ [‘Raoul Hausmann’, Goethe Institute, 1993, p.23].
The relationships between photographic image, the eye and vision as a process of the mind, remained an ongoing concern for Hausmann, stimulated by scientific research. While he had earlier explored photograms, straight photographic capture as well as infrared, during the 1960s his rigorous inquiry of the medium continued with the artist developing his ‘melanograph’ series that presented darkness as a photographic value equal to light.
During the 1930s, as a banned artist under Nazism, Hausmann, his wife (who was Jewish) and Vera Broido (with whom the couple lived in a ménage à trois) were forced to flee Germany. They lived subsequently in Ibiza from 1933-36 until the outbreak of the Spanish Civil War brought about their relocation to Paris where they stayed until the German occupation of the city forced them to move once more, this time to Limoges, France where Hausmann would remain until his death in 1971.
http://www.artgallery.nsw.gov.au/work/179.2010/
TRISTAN TZARA. Manifeste de M. Antipyrine
L'auteur président étant malade a perdu son manifeste. Nous reproduisons, extrait de “La première aventure céleste de M. Antipyrine. „ (Zurich, 1916, Collection Dada, épuisé), le manifeste lu à la première soirée Dada, à Zurich, le 14 juillet 1916. à la salle Waag.
DADA est notre intensité : qui érige les baïonnettes sang conséquence la tête sumatrale du bébé allemand ; Dada est la vie sans pantoufles ni parallèle ; qui est contre et pour l'unité et décidément contre le futur ; nous savons sagement que nos cervaux deviendront des coussins douillets, que notre anti-dogmatisme est aussi exclusiviste que le fonctionnaire et que nous ne sommes pas libres et crions liberté nécessité sévère sans discipline ni morale et crachons sur l'humanité.
DADA reste dans le cadre européen des faiblesses, c'est tout de même de la merde, mais nous coulons dorénavant chier en couleurs diverses pour orner le jardin zoologique de l'art de tous les drapeaux des consulats.
Nous sommes directeurs de cirque et sifflons parmi les vents des foires, parmi les couvents, prostitutions, théâtres, réalités, sentiments, restaurants. Hohi, hoho, bang, bang.
Nous déclarons que l'auto est un sentiment qui nous assez choyé dans les lenteurs de ses abstractions et les transatlantiques et les bruits et les idées. Cependant nous extériorisons la facilité, nous cherchons l'essence centrale et nous sommes contents pouvant la cacher ; nous ne voulons pas compter les fenêtres de l'élite merveilleuse, car Dada n'existe pour personne et nous voulons que tout le monde comprenne cela, car c'est le balcon de Dada, je vous assure. D'où l'on peut entendre les marches militaires et descendre en tranchant l'air comme un séraphin dans un bain populaire pour pisser et comprendre la parabole.
DADA n'est pas folie, ni sagesse, ni ironie, regarde-moi, gentil bourgeois.
L'art était un jeu noisette, les enfants assemblaient les mots qui ont une sonnerie à la fin, puis ils pleuraient et ciraient la strophe, et lui mettaient les bottines des poupées et la strophe devint reine pour mourir un peu et la reine devint baleine, les enfants couraient à perdre haleine.
Puis vinrent les grands ambassadeurs du sentiment qui s'écrièrent historiquement en chœur :
Psychologie psychologie hihi
Science Science Science
Vive la France
Nous ne sommes pas naïfs
Nous sommes successifs
Nous sommes exclusifs
Nous ne sommes pas simples
et nous savons bien discuter l'intelligence.
Mais nous, DADA, nous ne sommes pas de leur avis, car l'art n'est pas sérieux, je vous assure, et si nous montrons le crime pour dire doctement végétation. c'est pour vous faire du plaisir, bons auditeurs, je vous aime tant, je vous aime tant, je vous assure et je vous adore.
CINÉ-SKETCH
MAN RAY. Adam et Ève (Marcel Duchamp et Bronia Perlmutter), 31 décembre 1924,
épreuve argentique,
samedi 6 août 2011
TRISTAN TZARA. « Cinéma calendrier du coeur abstrait »
Cinéma calendrier du cœur abstrait
1
flacon aux ailes de cire rouge en fleur
mon calendrier bondit médicament astral d'inutile amélioration
se dissout à la bougie allumée de mon nerf capital
j'aime les accessoires de bureau par exemple
à la pêche des petits dieux
don de la couleur et de la farce
pour le chapitre odorant où c'est tout à fait égal
sur la piste réconfort de l'âme et du muscle
oiseau cralle
2
avec tes doigts crispés s'allongeant et chancelants comme les yeux
la flamme appelle pour serrer
es-tu là sous la couverture
les magasins crachent les employés midi
la rue les emporte
les sonnettes des trams coupent la phrase forte
3
vent désir cave sonore d;insomnie tempête temple
la chute des eaux
et le saut brusque des voyelles
dans les regards qui fixent les points des abîmes
à venir à surpasser vécus à concevoir
appellent les corps humains légers comme des allumettes
dans tous les incendies de l'automne des vibrations et des arbres
sueur de pétrole
4
tes doigts chevauchent sur le clavier
peux-tu m'offrir la gamme des hoquets
je me suis courbé vers toi comme un pont tendu
dont les piliers bousculés par la vague ne craquent pas
et c'est l'incertitude sous une forme de décision glacée
se déclenchant au mouvement subit des roues
voilà le muscle de mon cœur qui s'ouvre et crie
5
sous l'escalier
blottis dans la chaleur motrice de cet aéroplane crucifix
ombre rousse
familière dans la vapeur
une cigarette s'approchant comme bateau
et l'âcre fumée d'essence sur le lac
o aiguilles traversant la montre les poissons striés
montent comme des ascenseurs
et l'or des mouches actives :
l'autre
6
la brume a injecté l'œil
qui met couleur à notre vue
de sang léger et de liqueur opaque lasse
se mécanise la danse des cercueils
ou des pages multicolores imprévues dans les veines
roue pétrifiée grise dépouillée de branches
des choses sautant à travers la distance
je vis les intervalles de la mort souterraine
7
affranchis d'agréments trop francs sur le divan
fraîche corde reliant les pierres des pensées
ou sable des formations indéfinies blanches
la menthe a contourné ton âme sous le manteau
malicieusement
isotrope lumière assise sur if et divertissement
8
les carreaux d'étoffe et de feuillage accentuent
l'excuse des quatre paysages et la diversité
parmi les poteaux de béton en construction coulent
au-dessus de la foule entrecoupée par la nature
jardinier de jaspes sanguins
voilà un ballon
brasserie à danse de ventre imprévue s'est tue
un poisson énorme
un autre
les couleurs sont des chiffres qu'on tue et qui sautent
carrousel
comme tout le monde
9
les fibres se soumettent à ta chaleur stellaire
une lampe s'appelle verte et voit
prudent pénétration en saison de fièvre
le vent a balayé la magie des fleuves
et j'ai perforé le nerf
au lac limpide glacé
a cassé la sabre
mais la danse des tables rondes des terrasses
encercle le choc du marbre frisson
nouveau sobre
10
gin cocktail du lever du soleil
le solde de compte des ombres atrophiées
combattent au pas de box-trot le clairons
animaux signalent la conjonctivite en acier des grillages
et les employés du service maritime
comme les occasions en ballon
se jettent dans l'eau
en costumes de satellites bleues et coupables
11
vent pour l'escargot il vend des plumes d'autruche
vend des sensations d'avalanche
l'auto-flagellation travaille sous mer
et des déserts évanouis en plein air à décoration vases
la roue de transmission apporte une femme trop grasse
champs de parchemin troués par les pastilles
qui a compris l'utilité des éventails pour intestins
légère circulation d'argent dans les veines de l'horloge
présente la précision du désir de partir
12
picottements dans la gorge de petites lettres en flamme
quelques gouttes de lumière échec dans le miroir suffisent
et le meilleur cinéma est le miroir du diaphragme
télégramme d'arrivée de chaque degré de froid sec
télégraphie-moi le densité de l'amour
pour remplir la chanson du rebec d'encre de chine
13
cendrier pour fumeurs d'algues et de filtres interrègne
des isthmes inventaires inventions manège crime
lixiviation
les dadaïstes au gouvernail du gulf-stream sarbacane
portent des moustaches légitimes et latines
soignent les fistules de lazulite
lazulite lazulite
qui escalade le capricorne attraction du vaccin zélé tétrarque
et fait des provisions de fissures fossiles
d'érections filtrées par le thorax de jésus
pronostics attaques shackelton du sous-cerveau
14
signe de croix et salut fonction gymnastique mémoire
se dégage automate respiratoire inévitable politesse
l'heure avance dans l'os et marque des traces de silence
pansement soigné des machines défectueuses casernes mâchoires
sel acier plâtre tabac anthracite menthe
m'ont prouvé les nouveaux règlements du cœur abstrait
fiacre fiévreux et quatre craquements âcres et macabres dans la baraque
« sous les ponts de paris »
15
sur les blanches cordes du minuit atrophié
reçois imperméable émissaire lunatique
ampoule femme en caoutchouc de vert par kilomètres
l'engrenage souterrain du sens tactile
16
haute couleur des désirs maritimes froide projection
en diagonale céleste noble et corrigée
sur ton corps gravé de croix blessures
jetés dans le panier de la rédaction
mesure la finesse calculée en dollars
grosse fumée araignée métal fœtus
17
somnifère profondeur qui cuit le coucou kaki
cloche autodidacte et tempérée à sueur d'humidité cacao
d'autres liqueurs cérébrales troublent la grande ourse
dans les creusets
frémir comme des ficelles cultivées à l'équateur
l'appareil guillotine la marche familière des wagons
18
purgatoire annonce la grande saison
le gendarme amour qui pisse si vite
coq et glace se couchent sous l'œil galant
grande lampe digère vierge marie
rue saint jacques s'en vont les petits jolis
vers les timbres de l'aurore blanche aorte
l'eau du diable pleure sur ma raison
19
entre deux tuyaux et la rose diagonale
ouvert le robinet pour lumière peach brandy
la croix monte d'un verre garde-robe
violoncelle cuit bleu hypermanganate
engrenage embryonnaire
et les traces du crayon trident
20
les lampes hypnotisées de la mine de sel
font pâlir le crachant dans la bouche vigilante
les wagons figés dans le zodiaque
un monstre montre son cerveau de verre calciné
voilà la vérité qui s'échappe au salut cordial
et ressemble à la tourterelle du rag-time
sans opposition au parfum initial aux spéculations hippiques
les voyelles de sel dents immobiles sur les rails
on retire les escaliers
signal
21
le foot-ball dans le poumon
casse les vitres (insomnie)
dans le puits on fait bouillir les nains
pour le vin et la folie
picabia arp ribemont-dessaignes
bonjour
FRANCIS PICABIA. « Pensées sans langage »
Pensées sans langage
Chers amis Gabriele Buffet, Ribemont Dessaigne, Marcel Duchamp, Tristan Tzara, je vous dédie ce poème en raison de notre sympathie élective.
Francis Picabia.
PRÉFACE
Un courant condensateur désaimante l'étincelle, tandis que l'atmosphère raréfié à l'extréme, sépare les fonds gazeux par une électricité de parafine. Le socle négatif de la machine prend naissance dans une grosse boule, hypothèse d'intérêts de patite taille dans un parc spécial. Les pierres précieuses ont la même dimension accidentellement et en dessous. Par éviter l'indicateur disponible, la bobine de verre aura la forme de pénétration sur la plaque visuelle d'un tube fugitif ou sur une solution simultanément neuve, munie d'un vide égal à la somme des énergies hors d'usage.
Ce livre est radiographie des rayons montrant le mieux la netteté des substances qu'exige l'aiguille fermée.
Udnie.
Pensées sans langage
la tête sur mon épaule
comme réponse à ma pensée
et devant moi une figure imaginaire
rappelle mes flottants souvenirs
végétation jolie d'impatience fiancée
conversation d'amour
qui n'est pas un service militaire
je vois déjà la petite croix
garnie d'un ruban
fumant une cigarette
au-dessus des démolitions
j'ai trouvé la poule malade
laisse-moi t'embrasser
câliner en massages le secret de la vertu
joie naïve de bonheur
regardant la fidélité
qui aime les vœux de chasteté
en fils de madone bordel de soir usé
je m'en vais tout bas gracieusement
comme du velours noir
mon amoureuse d'osier
dans la chambre mariée
chantonne sur ma poitrine
le printemps est aux aguets
dans ma chair
comme moi il cherche une langue de chatte
cérémonie de cul
pour voir l'horloge de soie
dans une lettre d'ambassadeur
grosse bête déshabillée
l'amour mange les petits costumes
des jeunes filles
avec une baguette
habillée en chansonnette
la génie admirateur
des promesses
fait honneur
aux songes chapelet
yeux bleus
de profil
le bon goût devrait être le contraire de l'ennui
il est prétentieux et chatouilleux
comme un des sept psaumes de la pénitence
postiche mémoire
dans la librairie du théâtre animé
des insolences d'une réputation théorie
un joli garçon laisse une odeur de cheveux noirs
hippodromes anévrisme Kohol
il y a beaucoup de coloniaux jolis garçons
air de violoncelle
crêpe de chine sous les jupes
son œil prépare la limite parfum
il fredonne le hasard
dans le corridor dramatique
boire une tasse de thé
comme une femme facile
je ne veux pas de cette aventure
dans l'atmosphère fade
dont chaque signe saisit mes mains
avec une odeur vague
de gens du monde
le potin est une sérénade en chambre
dans l'espoir de tenir compagnie
à la vie d'ennui
remarques auxquelles il ne faut pas prêter la moindre intention
mélancolique cimetière anglais
dont la plupart des habitants
ont une fausse position
au cinquième acte
toutes les oreilles sont surnaturelles
mon valet de chambre est le paratonnerre
des bonnes nouvelles
mourir de faim sera toujours
une source de regrets
si vous raisonnez par-dessus toute la probité
le pain et le sel
ont un costume vraiment pittoresque
mais je ne veux pas vous ennuyer
en vous le décrivant
aider ses amis comme vous l'entendez
pourrait brûler le cervelle d'un fou
mais vous pourriez obliger davantage
si vous n'aviez pas le même calibre
le juge questionnait hostile
elle se mit à sangloter
charges graves de complicité
au dessert
les verreries pâles
s'imposent à l'admiration
en reflets discrets du Nord au Midi
fascination profonde
des raffinés du génie
lieutenant du passé espagnol
qui a perdu ses sens
vous voulez une passion
au-dessus de tout le monde
mieux vaut l'abbé almanach et borgne
car cela revient au même
maladie douloureuse
du progrès social
les régions européennes
ont un caractère militariste
poésie anglaise des problèmes de calcul
fée anti-militariste nuisible
du progrès moral
la nappe est mise toute journée chez moi
affection de vivre avec subtilité
les rues sont vides au Champs de Mars
je suis seul le cigarette aux lèvres
tristesse incurable de fers rougis
concours de tombeaux étalés
qui descendent d'un navire de collection
comme toujours une femme falaise
a un coup de bec sournois
coupé en deux
et l'écume des vagues
a une odeur de poisson fumé
des curieux malpropres dans la nuit
sommeillaient avec un mouvement d'eau-de-vie
enfant mort dans la chambre fausse
gentille et amusante pour la première fois
elle est enceinte
isolée dans le dortoir des humiliantes situations
ma famille rit sur la yole
avec des yeux spirituels
vapeurs symbole d'album
dans un corps champêtre
enlacé dans la campagne impénétrable
comme l'obscurité monsieur le curé
de la grossesse
l'écho chrétien
est une excavation
dans la neige
jusqu'au poitrail
géant goudronné
par le mystère
penché
l'homme cerveau introduisit dans la vie
ce que Dieu n'a pu faire
l'intelligence
Dieu inventa les maladies
l'homme les médecins
Dieu inventa la reproduction
l'homme l'amour
le ciel est froid
sur le bûcher public
connaissez-vous l'amour
l'amour c'est moi si vous voulez
et toutes les femmes ont une ancienne image
et un nouveau chagrin
écho de la torture abrité de gravité
lentement sous la table
la ficelle du docile amant
s'assied dans un lit
côte à côte avec moi
rien que nous deux
fait sourire les femmes
une caresse me ramène la voir
ses mains battent comme un cœur
sur l'idole grasse aux yeux luisants
scène tourbillonnante
comme décor
de la limaille d'or javanais
un coquillage mince entre les cuisses
danse la marche
dans ce corps croquis
la peau poésie accaparée
sourit comme un jeune homme
qui vient d'être présenté
et discret comme un étalage pauvre
vous connaissez le sublime d'une passion bouffie
deux découpures dans le fard des divagations
d'automate cauchemar cosmopolite
la curiosité
s'exaspère dans une haine d'infinie candeur
la charme de l'aube tyrannique
voudrait des enfants violeurs d'ennuis
magnétiquement le lit coiffé de soie
réduit la légende gigantesque du fumeur d'opium
vingt quatre heures à Versailles
saturées d'ennuis
flânerie vicieuse
d'un homme faubourg parisien
gardez-moi de la curiosité
et encore d'autres
vices du chapelet à travers le monde
qui semble endimanché
au contact des vies distinguées
mes compatriotes
voyages exténuants dans l'atmosphère
des muscles ménagerie civilisation
je reconnais la sensation
de mon trac extravasé
les œillades braquées sur moi
nationalistes du théâtre maillot
haleine lourde et ridée
en forme de gare
toute la société inconsciemment
a la hantise du cadavre
mon mal petite idole
devrait me guérir
d'une descente de police
nature qui déforme mon rêve caprice
la pointe du printemps ouvrier
a l'obligation d'ouvrir les persiennes du Soleil
galopades de vaches et valets de ferme
moissonneurs avant l'hiver
d'un beau soir bousculant
les coquelicots d'un songe
aucun mystère femme antichambre
tu empestes la plaisanterie
dans le sommeil des persiennes closes
égratignées d'un regard voyou
toujours insaisissables comme les dollars
les regards de l'amour suprême
vertigineux et sveltes s'enveloppent de luxe
car l'épreuve des beaux morceaux
peut se vautrer
au musée de la lune parfaite
des champs de batailles
toute morale devrait mourir
sous un climat renouvelé d'atmosphère
parasols couchants des terrasses sans scrupules
mâcheurs de fleurs de l'extase androgyne
stupeur qui ricane dans le clair-obscur
des esprits
priez les objets oubliés
vous verrez enfin la peinture cloisonnée
des étoiles candides
dans la cellule du hasard
parfum haillon de grand homme
portant sur l'épaule
son dîner trompeur
récolté entre les murailles d'ardoises
de mon enfance rachitique
le jour est pétrifié dans mon cœur
et tête-à-tête avec mon passé
l'ennui a des nuances jaunes
je le regarde comme s'il devait mourir
connaissez-vous le nez au vent
au bord du trottoir comme de l'eau sale
visage de satyre sous l'air frais du matin de luxe
et le plaisir a un gibier de rendez-vous
spectres derrière une vitre déconcertante
l'espace de l'eau charmant l'ouvrage
garniture de jupon
les contrées lointaines sentent la réalité
bleu exagéré de lumière immobile
vague sourire mal marié
des espèces en face de Dieu
les roses mystérieuses
sorte de pèlerinage sur un petit cheval blanc
démangeaison de la confession sur la mer
amas navré venant au trot
frôlé le long de la route relique
aux aurores de la boulangère
aujourd'hui et depuis longtemps
les ruisseaux ressemblent à des petites femmes
une joie de vivre rêvant tout haut
ça ne signifie rien
pour regarder ailleurs
religions égoïstes de l'humanité
mon visage ressemble aux ruisseaux
mais personne ne viendra
almanach secret des grandes aventures
dans l'escalier
je ne vois rien
mes amis savent tout
feuilles publiques des potins
fabricants de génies et d'imbéciles
opération de toilette
monstres assis dans des fauteuils
illimités
avec des yeux une bouche un nez
sous le fumier aux mouches
les petites fleurs à la surface des marécages
machinalement respirées
dans leur nudités de lumière
éblouissent l'enthousiasme de la luxure
bibelot de haute banque
en manteaux de soir malade
cette dame est plus jolie
qu'une aumône
de monnaie d'or
ensoleillée
par les oreilles des équipages
que mon enfance imprime
une fois surtout
les exercices de sébile
dans une geôle
comme un corps de noces
agenouillé
rasent
des poissons légers
sur une pierre
où nage un acacia pale
et mignon
un cubiste m'a déclaré
que j'étais fou
en silence
peu à peu
le baîllement des rêves
insomnies
attirance du mal caché
appelle
la timidité impossible
des planches grimoires
je suis séduit par les passions abus
les fournitures horloger d'autrui
la poche d'un habit neuf
a un trou
pour voir le rosaire du passé
dans la nuque
son manteau de fourrures
est tombé du nid
je vis ma vie anémiée
frottée aux fards de la nature
la poussière des siècles sait la vie
d'une tête coupée
il faut aimer les individus
dans un baiser aventureux
arabesque des poitrines nerveuses
suggestionnant la tradition
vers la mer
une déesse m'a dit
que son caraco cherchait l'insaisissable
aquarelle nostalgique des religions
sphère éventée dans l'enfilade stupeur
j'ai l'œil dans l'eau
à la lumière des bougies
les tapisseries sont peu sympathiques
et mon cœur demeure habité par l'amour
les tasses vides reposent comme les brumes fœtus
derrière les maisons
la réputation vagabonde après dîner
les bouches encore humides
comme une pluie de portraits
sur un mur couleur irrespirable
du sexe des légendes masquées
l'image des hautes colonnes
où les siècles traînent
évolue autour d'un courant rigide
dans l'architecture de notre vie personnelle
génération qui n'aspire dans cette ambiance
cerclée plastiquement
qu'au pavot du geste rapide
quelles charmantes gens les artistes
attachés aux brancards de l'art
je n'ai pas un sou pour acheter une œuvre d'art
montez tous et restez-là
montez jusqu'aux cuisses à tâtons
tout est froid
les herbes grimpantes
ont une odeur clair semée
cérémonieux microscopes
des générations grises
avant-garde tout éveillée
l'argent sans succès
a des relations mystérieuses
en toilette de nuit
mélancolie pressentiment
anti-physique
sans raison comme le soleil
molles ondulations
intérêts et souffrances
bréviaire de salon
épouse humide aux intentions bourgeoises
un cornet de papier a des sons
l'armoire à glace
symbolique danse du ventre des princesses
mon cœur subsiste dans les Maisons de fous
mimique imaginaire d'un pourvoir spécial
le visage humain ressemble à une lettre suspecte
symbole lucarne des péchés
matelots éveillés aux souterrains intimes
15 mètres de large
sur 23 de long
bijou spécial des nuances effacées
Florence est courbaturée par les mots
arts et beauté
on peut entre les cils italiens
comme une main bleue ou pourpre
en quelques minutes
flairer une tirade apocalyptique
soyeux et luisants devant un minuscule public
les instruments morbides
de bois brodé vision
hors de ma tête ont un sexe et un âge
multiplications inévitables
à l'entresol socialiste
billard carambolage du mariage
coliques de plomb facteur de bonne grâce
mais vous savez bien que cela n'est pas sérieux
les expositions de peinture
ressemblent à un régiment de nègres
et les grands hommes sont des confesseurs
théories d'idéals arguments
car la balance aryenne n'est pas inapplicable
dans les bals populaires
comme la virginité des hommes
celle des femmes est une blague
les vierges ressemblent à l'incapacité militaire
coup de théâtre de la morale bourgeoise
je vois seulement des mœurs lâches
questions d'hygiène
qui ressemblent aux caresses de vingt-cinq ans
donc à peu près comme des enfants
dont l'esprit indocile
avec dédain naturel
sans se soucier du chapitre
boutique d'illusions
met le verrou
résonnance théâtrale métallique
impossible de fantaisie
dans le prolongement
romanesque de mi-carême
le coup des tempêtes est un pneumatique
défiguré par une grimace à la mode
sérénade dénichée dans la turbulence
ouverte sur une cabine carrée
les naufragés sur le rivage attendent
en quelques parties la marche des calligraphes
dans les anfractuosités comiques des muqueuses
tout cela riant aux larmes
sur le yacht au crépuscule
bougie silence
une tache longue et obstinée
jumelle imperceptible des cœurs romanesques
attaque les bons tireurs en face de moi
les faits divers de télégraphie sans fil
joueurs de tam-tam nostalgique
dragées défiance coup de soleil
armes de parade marquées à la panique
maigre et fluette
rien n'est changé
les trafics prohibés scènes de Paris
étoiles et impresario vedettes d'aventure
taille athlétique absolument vide
d'un coup d'œil piédestal aérien
dans les remous moyens des lames
cyclone ferré
en parasol d'autruche
l'heure comiquement a un doigt sur sa bouche
avec des airs comestibles
rascasses au nez chaud
talents mondains cabotins hors de vue
escortent les illusions chères délicieusement
un héros devant une femme
est un être surnaturel comme les langoustes
les pieuvres
et les hautes herbes
tout homme chargé de missions
a des yeux
nerveux aux beaux gestes
accessoires
d'amour docile contre la misère
des cœurs entrevus au ciel azur
or faussés
dans la direction d'artificielle indulgence
il y a un mois une étoile filante
légère et rapide
sous ma fenêtre
tapait à ma porte sous le nom d'estomac
son visage enveloppé dans une large voilette
sauta à terre
mais c'était une photographie
présent et passé odieux
qui réduisent l'heure en schrapneil
il ne suffit pas de produire avec succès
l'hôpital prisonnier
gilets sans boutons
les marches du perron nous fusillent
mal réparable
soldats vins supérieurs d'empoisonnements
les événement de ma vie
se passent dans la sauce
des pulsations de mon cœur
et je fouette les chats
pour me laver de leurs caresses
vous verrez qu'un de ces jours Anatole France
deviendra voyageur au long cours
avec un pensionnat de jeunes filles
d'un pays quelconque
voilà monsieur madame
ce siècle a un charme ravissant
les réformés deviennent inutiles
on a des enfants quand on veut
simple question d'hygiène
pour ne pas en avoir
la sience est antiseptique
l'amour ne l'est pas sur l'oreiller
avoue humblement que tu n'ignores pas les mauvais lieux
aux instants polygamiques
sensualité exacte par dessus la marché
pour la virginité de l'aspect romantique
du mois de septembre
crème à la vanille
ou escamotage dément
des gueules sous le pseudonyme de nature
victoire des feuilles qui tombent
vers l'étage des corruptions divorce
notre vie baisse le nez impassible
comme le ciel réflexions de l'eau Suzanne
scandale des bibelots que mon œil
achève par la suite
trépidation des trains
ou viens jouissances des Messalins
les eaux minérales ressemblent à la musique
Eve et Adam membres de l'institut
valsent dans le salon jarretelle héliotrope
et le baryton est dreyfusard
hier soir le Mont Valérien
s'amusa dans l'air fatigué
du reste de ma tendresse
envers la fausse barbe de la vie
l'art américain blanc et noir
circonlocutions embrouillées
d'alcooliques relations
« Modern Gallery » boutique au premier
a l'aspect romantique d'un carambolage
galerie avec dédicace
c'est ça qui est bon
blonde délicieuse
morale confuse
qui vous étrangle
avec petitesse
momie ou grandeur de cœur
c'est très gentil mais c'est fini cambriolage
ver blanc sur les pelouses à mesurer le pouvoir
insigne bonté ne désespère pas
de m'escroquer le remords ridicule
entr'acte au saut du lit
j'ai malheureusement une rose erreur
le charme fait autour passera
quel soulagement de temps en temps
une blague à la mode
gloire de ne plus revoir
un éloge de gaz pavillon
musique de muffle
les couvertures bleues dorment
à heure fixe
et reflètent le ciel préfecture inanimée
s'aventurer aux Etats-Unis
devient le terme qui favorise
une digestion artificielle
suc gastrique de grenouille élastique
osmose complexe de la vie quotidienne
les microbes des blanchisseuses
s'accrochent au tamis
des dames de la poste
de Potsdam
en souvenir de mon ami
visage de docteur homéopathe cubain
pulsations ondes radiales
des tribunaux infirmes
aujourd'hui sur la terre
le campagnard décroît
concurrence avec recettes
des entraîneurs laborieux
mourir fini de respirer
à grands pas sortie professionnelle
escapade sur la bras du fauteuil
musique dans la tête
les yeux indéfiniment argumenteurs
conseillent le prêtre narcotique
poumons accroupis autour de quelques jours
assise dans ton lit
la vie enfantine de la mort
a la gaité des histoires mécaniques
semelles horloges moribondes
les objets n;ont plus de couleurs
mais leurs ombres ont leurs couleurs
un de mes amis
qui a le clé des docks
pense de même
c'est dans quelque chose d'inconnu
et le ciel habite l'inconnu
quel bonheur
d'avoir un flair infaillible
et de savoir vivre
comme une grande dame
de Shakespeare
long silence coup de poing os
coucher de soleil sur un nez mince
grimace des eucalyptus
dans une cave
il faut descendre pour sortir
amazones dans une église oiseau
la pluie de la mer se fige
le balancier
a le visage mort
confondant l'intelligence résurrection
dans la cimetière locomotive
dint les lanternes brillent
épuisées de fatigues
sur deux roues monstrueuses
géant de café-chantant
dernière rencontre en landau
excès
les mains ont signification républicaine
les moustaches avec rez-de-chaussées
argot limonade
faites passer un sourire aimable
avec envies disputes
hourras
lisez mon petit livre
après avoir fait l'amour
devant la cheminée de caoutchouc
décor nouveau de dévouement
vision que la sagesse marque
de bonne cuisine
grimper dans les milieux sportifs
avec un fil de soie Tenor
bousculer les sexes
avec un éclat de rire
l'éminent peintre moderne
sourit de son talent
ayant servi aux autres
agent de livraison
d'ameublement intrigue
dans une beauté fatale
c'est la plus belle occasion
d'alarme nouvelle
pour tourner le dos
la vie a sa guise
tout bonnement
sans idées généreuses
la vérité paraît médiocre
devant les espaces fermés
un chapeau
est lâche ou courageux
et la lune monte avec impatience
dans l'autre sens
stock d'intentions
déshabillées
qui naissent et disparaissent comme les planètes
tic tac au bain de vapeur
il fait Toujours un Temps admirable aux bains de vapeur
en attendant l'heure le front sérieux
l'intelligence se perd
comme un porte-monnaie
le corps vibrant sans dire un mot
je reviendrai comme si l'air immobilisé
d'embonpoint
à l'abri des excès
était payé par moi
contact d'aventure de goût
petites caresses bonheur sensuel
comme de grands desseins destinés à la gloire
mon amie ressemble à une maison neuve
à une rampe luisante
pouf de soie martyre d'idéal
destiné aux croisades
enlacés par l'amour
sous le voile des romans sérieux
odeur du soleil
dans une ville du midi
gestes lents cravates
montrant des seins de province
le viol silencieux
est mouillé jusqu'à la fin
pas grand'chose
un chapeau de paille d'acacias
sur les cheveux des murs guinguettes
chambre en chambre
nuits passées horriblement heureux
sur les reins pudeur
il y a dans le monde le législateur des bonnes consciences
que le ciel châtie
piment quotidien
ambassadeur secrétaire
pour l'étude des plantes
conjugales
renommée aux plaisirs inféconds
démolisseur de ruines
pauvres toasts
voiture auréole échouée sur la mer
où s'enlise le gouvernail paroissien
la machine à coudre argentée
amuse mes yeux
dans le luxe
d'une bouche mariée
jupe courte
gaz de fourchettes allumées
chamarrées de monnaies adulations
dans un verre ouate
ou les dents whist
splendidement possibles
sous la lumière à tâtonnements
jettent les fiancés sur un lit trouvé
panier à ordures nuptiales
les femmes se parlent à elles-mêmes
deux amoureux
s'embrassent avec luxe sur la bouche
sourire emporté
extase de la chaleur sur le siège
du boudoir
infini fatigué
des yeux clos
strictes politesses
les imaginations ont le regard fixe
le ciel est en bas
et la terre est en haut
sous la promenade des corbeilles
l'enfer est sous-marin
barrant la route
mais la monstrueuse vie
a des cheveux en bandeaux
la misère est illustre
comme une dieu triomphant
en gestes circulaires
elle a la couleur dans petits bas gris
belles courtisanes sous l'avalanche
des ambitions
d'un seul bond sublime but
d'être si pur
tendresses de poèmes dans la solitude
qui déshabille les rires du Théâtre
le bonheur des autres traverse la rue
vers l'inconnu rallumé
au fond
vers les étoiles lumineuses
camarades des soirs sans corsets
gestes extravagants des bagages entr'actes
emportés vers l'idéal bourgeois
les voyages des araignées
magnifiques rythmes
vêtus d'un peignoir surprise
en palissandre de l'âme pendule
sur le marbre des visites
personne guéridon
vin d'Espagne débraillé
venu de là
où la vendeuse de l'herbe morte
avec un crêpe autour du sein
travaille à son gré
serrée par le froid
qui voltige
comme un colosse
avril post-scriptum
chronique d'un trou presse-papier
il faudra une contrebande
en ouvrant les tiroirs du hasard
chez un marchand de primeurs
les étiquettes
m'effleurent aux tempes
j'adore les drapeaux qui ont des petites noms de guerre
dans la bibliothèque bonne binette
quelle différence
avec un serviette en maroquin
Paris critère de l'intelligence
à ruban rouge
au détriment
de l'amour
et des chants
ô mes contemporains
je ne comprends pas vos chiffres
vous avez tous l'argot juif banquier
couvée de guenilles
habits noirs des amateurs parvenus
ivresse difficile
et digestions lentes
de l'approbation de l'argent
en chausson élastique
au soleil sang pur
et regret de la siphylis espagnole
et du nègre acrobate
monstrueux congénère
mains nonchalantes
heureux du monde
confiance publique
à payer son loyer
amour étonné
n'est-ce que cela
le foyer est en débâcle
et la femme amoureuse
cherche le diamant perdu
il faut à coup sûr
ne pas traîner des poids lourds
regrets anatomiques
ou boutiques démodées
bel endroit pour s'y tenir
mais le tourbillon
continue avec ses armes
vous savez que j'ai besoin
des perspectives de brouillard
et d'un bout de chaîne
négligemment distrait
canot automobile
comme les lunatiques conséquences
d'un stéréoscope prolongé
dans un café turc
la pluie tremblante tombe douce
parmi le supplice futur
d'un besoin chuchotement
de luxures
rêves de nuit précis et pratiques
puissance dans un miroir
les détenus semblables
contre les murs sans draps
regardent l'heure absente
sans indifférence pour l'avenir
et bercent les grilles cruelles
avec des petites yeux garantis
un malheureux sorti de prison
marche en silence au bord de fossé
des chimères bohèmes
peu à peu en sifflotant
la bougie s'endormit
et ronfla
jusqu'à l'horizon le bonheur
coiffé de place en place
met le feu aux hannetons des sciences
les uns sur les autres
et la mer jette en l'air les idées
des ornements habillés en polichinelles
mondains —..........
Terminé à Paris le 28 Avril 1919.
P. S. : A tous ceux que démange l'envie de dire que ce langage est sans pensée je conseille la visite dangereuse du jardin zoologique.