Issue d'un des plus grands mirages qui auront marqué notre vie, se soldat-il par un désastre – la guerre d'Espagne – je suis placé pour revoir auprès de Benjamin Péret retour de Barcelone, Remedios qu'il en ramène. La féminité même, ici en hiéroglyphe le jeu et le feu dans l’oeil de l’oiseau, celle que je tiens (il faut voir contre quels vents et marées) pour la femme de sa vie. L’œuvre de Remedios s’est accomplie au Mexique, en grande partie après leur séparation, mais le surréalisme la revendique tout entière. De son dernier tableau, peint en 1963 peu avant sa mort et reproduit ci-après, son très digne et dernier compagnon Walter Gruen a recueilli de sa bouche le commentaire: « Le mouvement part d’en bas, de la nappe, pour se communiquer au reste. Quelques fruits, sortis de leurs orbites, se heurtent entre eux mais déjà de leurs semences naissent de nouvelles pousses » - La toile s'intitule « Nature morte ressuscitante », ce qui se passe de commentaire et pour nous, quant à elle aussi, veut tout dire.
André Breton, La Brêche, n°7, décembre 1964.
Voir aussi : http://www.nd.edu/~sweber/art/varo/bibliography.html
http://www.cornermag.org/corner02/page04a.htm