Kurt SCHWITTERS. Das
Undbild, 1919
« Kurt Schwitters ramasse ce qui traîne dans les rues. Il rapporte dans ses poches des billets de théâtre, des tickets de tramway, des vignettes, et beaucoup d’autres choses encore comme des enveloppes, des emballages, des articles de journaux, qu’il découpe, rassemble, dispose et colle fragments par fragments. Il baptise ça MERZ ! Pourquoi MERZ ?... »
Parce qu’il a coupé la partie centrale du mot Kommerzbank .
« Jour après jour, comme feuilles poussées par le vent, tous ces petits papiers forment un tapis aux couleurs de l’automne. Sur ces papiers courent des mots, qui se superposent, se bousculent, s’entrechoquent. Ils sont en anglais, en norvégien, en italien, en français, mais la plupart sont en allemand, la langue maternelle de Schwitters. »« Tous ces mots, tous ces papiers sont dispersé comme par le souffle des ailes d’un moulin. Puis rassemblés, construits comme un nid d’oiseaux. L’oiseau qui plane au-dessus de l’Allemagne en 1939, c’est l’aigle impérial. Dans son tableau, Schwitters le coupe en deux et l’enfouit parmi les détritus de la rue ! Le collage terminé, il le signe, le date et donne ce titre à son œuvre : PRIKKEN PAAI EN, c’est-à-dire LE POINT SUR LE I. »
Extraits de : Schwitters, Le point sur le i, coll. L’Art en jeu, Paris, Centre Georges Pompidou.