Norbert Bandier. « Man Ray, les surréalistes et le cinéma des années 20 ». Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 88, juin 1991. pp. 48-60 :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1991_num_88_1_2981
Résumé :
Dans le cadre d'une étude sur le groupe surréaliste entre 1924 et 1929, cet article s'interroge sur l'accueil plutôt réservé que rencontrent les films de Man Ray auprès des surréalistes. Or celui-ci participe aux activités du groupe comme photographe et revendique une inspiration surréaliste pour ses films. L'étude de la carrière artistique de Man Ray à cette époque révèle sa position dominée tant à l'intérieur du groupe surréaliste que dans les milieux de l'art en général : peintre sans succès reconverti malgré lui à la photographie, activité sans valeur artistique reconnue, il cherche à faire une carrière de cinéaste d'avant-garde en se réclamant du surréalisme, et plus particulièrement de l"automatisme" prôné par les surréalistes comme méthode de création. Cette tentative échouera pour deux raisons : elle va à l'encontre de la stratégie de rupture esthétique, purement littéraire, des surréalistes qui rejettent le "cinéma d'art" au profit du cinéma populaire perçu comme un support spontané de poésie ; elle revendique l'utilisation de l'"automatisme" au moment même où les surréalistes la remettent en cause.
Résumé :
Dans le cadre d'une étude sur le groupe surréaliste entre 1924 et 1929, cet article s'interroge sur l'accueil plutôt réservé que rencontrent les films de Man Ray auprès des surréalistes. Or celui-ci participe aux activités du groupe comme photographe et revendique une inspiration surréaliste pour ses films. L'étude de la carrière artistique de Man Ray à cette époque révèle sa position dominée tant à l'intérieur du groupe surréaliste que dans les milieux de l'art en général : peintre sans succès reconverti malgré lui à la photographie, activité sans valeur artistique reconnue, il cherche à faire une carrière de cinéaste d'avant-garde en se réclamant du surréalisme, et plus particulièrement de l"automatisme" prôné par les surréalistes comme méthode de création. Cette tentative échouera pour deux raisons : elle va à l'encontre de la stratégie de rupture esthétique, purement littéraire, des surréalistes qui rejettent le "cinéma d'art" au profit du cinéma populaire perçu comme un support spontané de poésie ; elle revendique l'utilisation de l'"automatisme" au moment même où les surréalistes la remettent en cause.